Une cage à lapin. Pas moyen de décrire autrement cet appartement qui n'en portait franchement que le nom. Une chambre étudiante, à la limite. Mais tellement parfait. Tellement bien placé. Et surtout, pas cher comparé à son studio situé en pleins Manhattan. De toute manière Renata n'avait pas besoin de quelque chose de très grand pour ce qu'elle allait en faire.

Walkman accroché à son short en jean artistiquement customisé avec des tâches de peinture multicolores, Joan Jett à fond dans les oreilles, la renarde se dandinait tout en gravissant l'escalier qui menait au deuxième étage, les bras chargés d'un carton (le reste de ses affaires l'attendait un étage plus bas, le chauffeur de taxi ayant été assez aimable pour l'aider à porter les cartons jusque là).

Elle passa devant la porte de l'appartement du célébrissime Grand Méchant Loup, un sourire arrogant accroché aux lèvres. Comment disait-on déjà ? Garder vos amis près de vous mais vos ennemis encore plus proche. Elle soutint le carton avec son genou pour ainsi libérer une de ses mains et déverrouiller la porte de son appartement. Elle lâcha le carton sans délicatesse, laissa la porte grande ouverte (de toute manière il ne contenait que des bibelots sans importance) et redescendit pour chercher le reste de ses affaires.

La foule de clients s'était faite denrée rare aujourd'hui. Ne voyant aucune utilité à garder la boutique ouverte, Beauty avait décidé de fermer plus tôt. La jeune femme entra ainsi aux Woodlands, faisant claquer ses talons au sol. Grande reine elle salua Grimbles qui, comme toujours, émit un grognement avant de daigner entrouvrir un œil.

« Belle journée, Monsieur Grimbles ? »
« Mmmgnh, 'jour Miss... »

La Fable haussa les épaules en voyant l'homme replonger dans les bras de Morphée. Le laissant vaquer dans le pays des rêves, Beauty jeta un œil à sa boite postale. Qui ne contenait, comme toujours, que des publicités mundanes... et un énième papier de Jack tentant de vendre ses services. Cette fois-ci en tant que réparateur informatique.

« Le jour où Jack sera aussi érudit que Bill Gates dans le domaine de l'informatique, Totenkinder deviendra végétarienne. »

Beauty referma sa boite et entreprit de rejoindre son appartement. Une silhouette descendit alors les escaliers. Une silhouette toute pimpante de couleurs, et totalement inconnue à Beauty. La Fable l'observa, tentant de déceler un indice qui pourrait lui permettre de mettre un nom sur ce visage.

Oui, cela lui revenait ! Elle avait vu la jeune femme à la soirée du souvenir. Elles n'avaient que vaguement échangé quelques mots. C'était l'occasion de lier davantage connaissance.

Beauty se rendit auprès de Renata, main tendue, tout sourire.

« Bonjour ! Nous nous sommes déjà vus à la soirée du Souvenir. Vous emménagez ici ? »

Elle espérait que le walkman n'empêchait pas la jeune femme de l'entendre.

Effectivement, la renarde n'entendit pas un seul mot prononcé par Beauty mais à en croire sa main tendue, la jeune femme tentait probablement de lui souhaiter la bienvenue. Tout sourire, Renata enleva son casque et serra avec enthousiasme sa main.

« Salut ! Je m'appelle Renata et je n'ai absolument rien entendu de ce que vous avez dit, haha. », répondit-elle avec franchise, son accent ukrainien plutôt marqué. La renarde la dévisagea un instant avant d'ajouter en plissant les yeux : « Dites, on ne se serait pas déjà vues quelque part ? »

La rouquine franchit la limite de l'espace personnel de Beauty et colla presque son nez contre le sien. Il ne viendrait jamais à l'idée de la renarde que cela pouvait mettre à l'aise son interlocutrice, ou alors le faisait-elle exprès... Quels jolis yeux bleus, se dit-elle en les fixant intensément.

« Oh mais si je vous reconnais ! Vous êtes la copine de Cindy ! A la soirée du Souvenir, c'est ça non ? », s'écria-t-elle en sautillant, reconnaissant enfin la blonde. Des yeux bleus comme ça, ça ne s'oubliait pas !

« Je suis contente de vous recroiser, la dernière fois on a pas tellement eu le temps de papoter. Oh euh par contre il faut que je file, j'ai encore plusieurs cartons à monter et ils ne vont pas se déplacer tout seul malheureusement... »

Sur ces mots, la renarde souleva deux cartons en même temps et manqua de perdre l'équilibre à cause du poids en lâchant un petit cri. Fausse bonne idée. Quand même, le chauffeur de taxi aurait pu pousser le geste jusqu'au bout et lui monter toutes ses affaires.

Beauty s'était raidit quand la rouquine s'était rapproché d'elle, à tel point que, pendant quelques secondes, la Fable crut que la jeune femme allait lui sauter au cou. Ou l'embrasser. En tout cas elle avait une vue imprenable sur son visage. La jeune femme avait d'éclatants yeux verts, de ces yeux qui vous donnent l'impression que leur propriétaire peut voir votre âme. C'était troublant.

L'énergie débordante de la jeune femme laissait Beauty pantoise. Le temps qu'elle se remette de cette rencontre, la rouquine repartait transiter ses cartons. La blonde se précipita après Renata, attrapant in-extremis un des cartons qui avait manqué de tomber.

« Attendez ! Laissez-moi vous aider ! »

Beauty raffermit sa prise sur le carton, le calant entre ses bras.

« A deux nous irons plus vite. Et ça nous donnera l'occasion de papoter comme vous dites. »

La jeune femme esquissa un sourire pour mettre son interlocutrice à l'aise. Mais celle-ci semblait ne pas être trop gênée par le contact des autres. Beauty lui emboîta le pas, la laissant la guider jusqu'à son appartement.

« Et donc... Je m'appelle Beauty, et vous ? »

Savoir comment se nommait l'autre facilitait toujours la conversation.

« Oh et vous pouvez me tutoyer si vous préférez. On risque de se voir souvent désormais. »

Renata laissa Beauty se saisir du second carton avec grand soulagement. Elle la remercia d'un grand sourire et gravit les marches menant au second étage, fredonnant la chanson qui sortait de son casque resté autour de son cou.

"Beauty ? C'est la classe comme nom ! Moi c'est Renata. C'est ukrainien et beaucoup moins joli mais bon, j'aurai pu avoir un nom vraiment pire, comme Bogdana. Franchement, qui peut appeler sa fille Bogdana ? Eh bien je vais vous le dire : quelqu'un qui déteste franchement sa gosse."

La renarde aimait jouer les pipelettes, c'était un excellent moyen de détourner l'attention et de minimiser la suspicion à son égard. Franchement, qui se méfierait de la sympathique voisine un peu trop bavarde ?

"Ah super tant mieux, je déteste vouvoyer en plus."

Les deux jeunes femmes passèrent enfin le seuil de l'appartement de Renata. La rousse déposa avec un peu plus délicatesse sa charge et se tourna vers Beauty, les mains sur les hanches;

"Eh voilà, c'est mon nouveau chez moi. C'est carrément minuscule mais le loyer vaut le coup. Et puis j'ai pas besoin d'un grand espace vu que je compte bien profiter de la vie nocturne de New York et donc dormir peu, haha !", s'exclama-t-elle en se trémoussant. Oh et pour ça elle ne mentait pas. Renata adorait faire la fête et elle comptait bien écumer toutes les boites de nuit de la métropole. Et voler quelques artefacts Fables par la même occasion.

"T'es à quel étage toi ? J'te vois mal habiter dans une cage à lapin comme celle-ci. J'parie que tu vis dans un de ces super grands duplex des étages supérieurs !", demanda-t-elle finalement, curieuse d'en apprendre un peu plus. Beauty lui semblait riche et la renarde avait bien envie d'y jeter un petit coup d’œil fureteur, histoire de...

Aaah, ce chauffeur de bus ... Voilà qu'elle avait du marcher sur deux rues pour faire demi tour parce qu'il n'avait pas entendu qu'elle avait demandé à descendre à l'arrêt précédent. Bon après s'il était sourd, ce devait être à cause du bruit que faisait son bus, ça ne devait pas aider à avoir ce bruit dans les oreilles toute la sainte journée. Mais quand il avait fait un écart alors qu'il avait quitté la route des yeux, elle avait eu une frousse de tous les diables ! Quand on se tient tout juste et qu'on se trouve à quelques dizaines de mètres du pare-brise, on s'attend à passer à travers au moindre désagrément !

Maintenant elle en avait plein les pieds à force de marcher très vite et elle avait encore cinq minutes de retard ! Au moins, elle n'avait plus le corps d'une vieille dame et avait pu presser le pas, elle n'avait donc pas tant à se plaindre ... pour le moment. Elle voyait déjà monsieur et madame Johnson râler et son salaire s'amenuiser.
Arrivée au Woodlands, elle entra dans la bâtiment, un peu affolée et sembla déranger le gardien à cause de ses bruits de pas sur le carrelage. Il s'était redressé - à moitié, faut pas pousser - et avait remis sa casquette droite sur sa tête en la regardant passer ... avant de se réinstaller.
Sophie s'accorda un moment de pause pendant qu'elle attendait l'ascenseur, de toute façon, on ne pouvait pas aller plus vite que la musique tant qu'il n'était pas en bas. Elle en profita pour passer une main dans ses cheveux pour replacer une mèche et ajusta l'une de ses  manches. L'ascenseur s'ouvrit enfin et elle appuya sur le numéro. Le temps de monter, elle se passa une main sur le visage pour essuyer le peu de sueur qui y était apparu et passa les portes qui venaient de s'écarter.
Là, elle reprit sa course, marchant d'un pas précipité dans le couloir et ... se retrouva en face d'un bouchon... Se stoppant net, elle passa d'un visage à un autre se demandant ce qui se passait et se risqua dans un :

Euuh...

Vivre dans un des grands duplex, ah ça, Beauty n'aurait sûrement pas dit non. Même si, pour cela, elle aurait du tolérer Bluebeard comme voisin. La jeune femme secoua négativement la tête, un sourire forcé aux lèvres.

« Non malheureusement j'habite au troisième étage. Dans un appartement juste un peu plus grand. J'ai perdu tout mon argent lors de ma fuite des Royaumes. »

La Fable préféra ne pas s'attarder davantage sur son passé, surtout envers une quasi-inconnue. De toute façon elle risquait de rapidement apprendre toute l'histoire. Les commérages allaient bon train dans Fabletown.

Beauty sentit la présence du shérif (ou plutôt son tabac) avant même qu'il n'ouvre la bouche. Observant le shérif se remettre de sa sieste interrompue, la jeune femme se rappela que le Fable vivait juste à côté. Renata avait intérêt à mener ses folles soirées hors de son appartement et de rentrer sans hurler des chansons paillardes. Pas sûr que cela plairait à Bigby. Et l'homme était prompt à sortir les crocs lorsqu'il était de mauvais poil.

Posant son carton avec les autres, Beauty se fit fort de mener les présentations.

« Renata, Bigby le shérif de la ville. Shérif, Renata, la nouvelle locataire comme vous avez bien deviné. Mais je n'en attendais pas moins d'un grand enquêteur tel que vous. »

La jeune femme ressortit de l'appartement, enjambant les cartons qui lui barraient la route. Beauty donna une légère tape sur l'épaule de Bigby, manquant de lui faire lâcher sa cigarette.

« Il y a encore toute une pile au rez-de-chaussée, on aurait bien besoin d'un homme, d'un vrai, pour nous aider, nous faibles femmes. »

Non Beauty n'avait aucun scrupule à profiter de ce vieux principe qu'est la galanterie.

Faisant demi-tour pour redescendre au rez-de-chaussée, Beauty tomba nez à nez avec une jeune femme qui lui était totalement inconnue.

« Excusez-moi, vous êtes perdue ? Nouvelle locataire vous aussi ? »

« Non malheureusement j'habite au troisième étage. Dans un appartement juste un peu plus grand. J'ai perdu tout mon argent lors de ma fuite des Royaumes. »

Mince, ça voulait dire qu'elle n'était pas bien riche. Une victime de moins sur sa liste, mais peut-être s'en ferait-elle une bonne copine en contre-partie. Faisant mine d'être attristée, elle répondit :

« Ah ça, on est nombreux à avoir tout perdu en arrivant ici... ».

C'était tout le contraire pour Renata, qui, elle, avait eu tout à gagner à fuir les Royaumes. Elle y avait trouvé confort, luxe et modernité. Sa tanière sombre  et glaciale ne lui manquait pas du tout ! Et le monde des Mundanes regorgeaient de trésors qui n'attendaient qu'à être dérobés.

Alors qu'elle décrochait le walkman de son short pour le poser sur une table à peine stable, une odeur distinctive de tabac et de chien mouillé lui parvint aux narines. Ses doutes quant à l'identité de la personne qui venait d'arriver furent vite confirmés lorsque Beauty se chargea de faire les présentations.

« Oh bien le bonjour môssieurs le shérif ! », fit-elle, sourire insolent accroché aux lèvres, « Vous tombez bien en effet, j'ai encore quelques cartons qui n'attendent que des bras bien virils et poilus pour les porter ! », ajouta-t-elle en riant. Emboitant le pas à sa voisine du dessus, elle regarda par-dessus l'épaule de la Belle lorsque la jeune femme se stoppa net, l'escalier étant bloqué par quelqu'un qui montait.

« Qu'est-ce que j'en croise du monde aujourd'hui ! Bonjour bonjour ! », s'exclama-t-elle l'adresse de la nouvelle venue. Renata la détailla du regard et jugea qu'elle non plus ne roulait pas sur l'or. Bah ! Elle irait faire un tour aux étages supérieurs. Le nom de Bluebeard était parvenu jusqu'à ses oreilles...

[Mille fois pardon pour cet odieux retard ;w; ]

Comment ça elle aussi ? Enfin non, la question était plutôt pourquoi serait-elle une nouvelle locataire... En fait, elle ne comprenait pas de quoi lui parlait cette femme, elle avait du manquer une étape. Toute à sa course, Sophie se sentait un peu prise au dépourvu et bégaya quelques mots :

Euuh oui bonjour ! Enfin non mais en fait je voudrais juste passer ... J'ai rendez-vous et ...

Bon, ce n'était pas très poli mais elle ne savait juste pas quoi dire et elle était en retard.Elle se doutait bien que eux aussi voulaient le passage, ces trois personnes qui descendaient, mais elle était pressée là ... Leur accordant un peu plus d'attention, Sophie remarqua donc ces deux jolies jeunes femmes qui semblaient bien charmantes, en tout cas par rapport à l'énergumène qui se trouvait un peu plus loin derrière elles. D'après ce qu'on lui avait dit du personnage, Sophie comprit qu'il devait s'agir du shérif ... ou en tout cas l'idée qu'elle se faisait des descriptions qu'on lui avait fait. Il avait l'air beaucoup moins ... charmant ? Ou plutôt juste moins sympathique.

Se ressaisissant, la jeune fille leur rendit un sourire un peu contrit et ouvrit son sac à main à la hâte. Mettant la main sur sa carte de visite, elle en attrapa quelques unes et passant près de ces inconnus, elle leur tendit à tous son petit bout de carton en reprenant un ton plus professionnel :

Excusez-moi pour un impolitesse, Sophie Hatter, femme de ménage, n'hésitez pas à m'appeler à ce numéro et à me laisser un message si vous avez besoin de mes services. Elle les dépassa rapidement avec un énième sourire et fit demi tour après un court instant. Ah attendez, je suis aussi couturière, du genre, vêtements de qualité, magie du textile et tout. Elle sortit donc son second paquet de cartes tout neuf et les distribua à chacun avant de remonter. Même numéro ! Passez une bonne journée !

Et reprenant sa course dans le couloir, Sophie leur fit un vague salut de la main et fonça jusqu'à chez son client.

HJ: Si ça te gène que je saute ton tour Bigby, dis-le moi et j’enlèverais mon post, mais je me suis dit qu'il ne fallait pas que je bloque la progression de votre rp ^^' comme ça vous pouvez continuer sans m'attendre maintenant

Quelle tornade que cette Sophie. Beauty regarda les deux cartes avant de les ranger dans son sac, toujours tenu en bandoulière. Elle n'avait nullement l'argent d'engager femme de ménage ou même styliste (encore moins si elle travaillait avec de la magie). Mais qui sait un jour, connaître cette femme pourrait lui servir.

En faisant le mouvement de ranger les cartes, le regard de Beauty se posa sur sa montre. La vue de l'heure affichée lui arracha un cri.

« J'avais oublié mon rendez-vous chez le... Enfin mon rendez-vous ! »

Elle n'allait pas clamer à une pure inconnue, et au shérif, qu'elle devait se rendre chez un gynécologue. Même si c'était une chose naturelle.

« Je suis désolée de vous laisser avec tous ces cartons sur les bras, Renata. Shérif, soyez un gentleman. »

Beauty hésita à ajouter « faites comme si vous aidiez Miss White » mais s'abstint. Certaines choses devaient demeurer enfouies dans les pensées.

Saluant les Fables, Beauty se rua hors des Woodlands, avec toute la frénésie d'un Lapin Blanc courant après le temps.

Citation :

A mon tour de quitter la scène, inutile de vous infliger un personnage qui va être supprimé et ne me motive plus.