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| | | " Attends, t'es vraiment certaine de ton coup là ? Sérieusement. Pourquoi c'est moi qui doit me foutre la honte... "
C'est drôle, parce qu'on aurait pu croire qu'au bout de quelques siècles à parcourir le monde, Pinocchio aurait pu gagner une certaine sagesse... Comme celle qui te dicte de ne pas trop tremper dans les plans de Sneguroshka. Malheureusement, le voilà qui se dandinait dans les toilettes closes d'une piscine municipale, pour dames, évidemment. Dans ses mains, un accoutrement bien étrange qu'on le forçait à porter. "On", le cerveau albinos de cette infâme opération, lui avait dit que c'était là le moyen de se rincer l’œil sans aucune conséquences.
D'un autre côté, Bigby n'irait certainement pas faire une chasse aux trouble fêtes dans un lieu pareil. Acculé et - avouons le - déterminé à aller au bout de leur idée... Le voilà qui enfilait un maillot de fillette, bleu et mauve, pourvu d'une charmante jupette froufrouteuse.
Hey. Il fallait bien cacher l'engin.
" Sneguroshka, sérieusement, si je me fais chopper comme ça, je ne te parle plus jamais. " Claquant la porte des toilettes grande ouverte, il se présenta à elle, maillot enfilé et l'air particulièrement boudeur, avant de s'enrouler dans une serviette à sa taille. Il brandit un doigt vers sa partenaire d'arnaques. " Et j'espère aussi pour toi que tu ne me mens pas et que des dames intégralement nues investissent bel et bien ces vestiaires..."
Ha, il se voyait déjà, entouré de plantureuses mundanes peu farouches ne se doutant absolument pas du prédateur (?) infiltré dans leur antre.
" ... Sauf que j'ai toujours la tronche d'un petit garçon. Et une coiffure de séducteur né. Tu crois que ça passera ? " |  | | | « Tu veux voir des femmes ou pas ? » Répliquait Sneguroshka à chaque fois que rechignait Pinocchio.
Ils étaient partenaires dans le crime depuis son arrivée à Fabletown. C’était beaucoup plus facile au début, dans les années où on ne se souciait pas encore des enfants mais… L’ère moderne ajoutait du défi ! Ce n’était pas plus mal. Lui privé de jolies corps féminins à regarder, elle privée d’alcool, il y avait de quoi monter une révolution ! Un groupe révolutionnaire de deux mais hey, il fallait bien commencer quelque part !
Impatiente, elle trépignait en attendant que le fameux garçon de bois sorte de la cabine. Tout de froufrous vêtu. Il était a-do-ra-ble ! Elle-même avait enfilé un maillot de bain et ses cheveux tressés attendaient le casque en caoutchouc.
« T’as qu’à pas te faire choper. » Répondit-elle, peu soucieuse de la dignité de son ami.
Elle s’approcha de lui et le fixa un instant. Eux, ils vivaient dans des corps d’enfants depuis quatre cent ans. Eux, ils connaissaient leur physique de pré-pubères sur le bout des doigts. Mais pas les mundanes.
« Ça passera, t’en fais pas. Tous les enfants se ressemblent. Mets-ça. »
Elle lui tendit un casque de bain. Outil essentiel des piscines municipales. Apparemment les cheveux ça boucheraient les filtres ! Elle fit de même. Un vrai bonhomme de neige en maillot !
« Des dames de tous les âges ! Elles ont toutes les mêmes attributs, pourquoi se cacheraient-elles ? Tu me remercieras bientôt, crois-moi. »
| | | | | " De tout les âges, de tout les âges... J'espère que ça sera pas la sortie spéciale senior, j'suis pas certain de m'en remettre si c'est le cas. "
À peine 70 ans et déjà toutes fripées... Ha, ces pauvres Mundanes ! Si éphémères ! ... mais si belles dans leur jeunes années !
Bonnet de bain finalement enfoncé sur ses mèches brunes, Pinocchio resserra d'avantage sa serviette autours de lui et se dandina d'un pied sur l'autre en grimaçant.
" Comment vous faites pour supporter un accoutrement pareil ? Sérieusement, ça me rentre dans les..."
Il s'interrompit brusquement tandis que la porte s'ouvrait sur une dame visiblement fort occupée, pendue à son téléphone. Pinocchio prit donc Sneguroshka par le bras et la mena à l'extérieur des toilettes, marmonnant un " Quel timing... "
De là, il leur fallait encore rejoindre les vestiaires. Pour le moment, personne ne semblait s'intéresser au duo de fillettes. Quel danger représentaient-elles, allons ? Pinocchio gardait un profil bas, scrutant à droite et à gauche, jusqu'à enfin apercevoir la terre promise !
" Là ! " chuchota-t-il à Sneguroshka, avant d'y trottiner.
... Et de rentrer dans les jambes d'un maître nageur. Baissant les yeux vers la "petite fille" qui se frottait le nez, il cala ses poings sur les hanches.
" Et alors petite ? C'est interdit de courir ici. "
" Je... oui, monsieur, désolée. "
" Elle est où, ta mère ? "
" Elle... Elle est... "
Il avait prit la voix la plus aiguë dont il était capable... et jeta un regard d'appel à l'aide en direction de Sneguroshka.
| | | | | « J’espère pour toi que non ! » Car il était évident que Sneguroshka ne c’était pas renseignée avant.
Ses yeux s’écarquillèrent lorsque Pinocchio mentionna sa petite paire de et qu’une dame entrait. Elle lui marmonna de faire attention à l’avenir et se laissa entrainer hors des toilettes. Instinctivement, elle s’écarta lorsque son ami rentra dans un adulte, échappant un petit rire de fillette prétentieuse. Allons, des moqueries, elle en faisait tout le temps !
« Notre mère elle nous a dit de pas parler à des inconnus ! » Lâcha-t-elle d’un coup, sans même prendre le temps de réfléchir à une excuse.
La fille de neige tira sur le bras du garçon et l’entraina à sa suite, entrant dans le vestiaire promis. Elle susurra un doux « Paradiiis…! » alors qu’elle poussait Pinocchio à avancer. Il y avait d’autres enfants comme eux, mais aussi leurs mères et leurs sœurs.
« Ne les fixe pas trop, sinon elles se douteront de quelque chose. »
Puis elle s’en alla, trottinant jusqu’aux douches où se mouillaient déjà quelques autres personnes de sexe féminin. Sneguroshka se donna un élan et fit glisser ses pieds sur le carrelage couvert d’eau. L’eau était chaude sur sa peau, mais pas assez pour la faire fondre, heureusement !
Et elle fit un clin d’œil à Pinocchio, lui promettant silencieusement d’être sa bouée s’il venait à être dans le pétrin.
| | | | | Bien moins doué dans l'art de jouer à l'enfant Roi, Pinocchio n'avait pas eu ce réflexe d'invoquer la sacro-sainte autorité maternelle. L'utilité d'être ami avec une fille des neiges.
Traîné par Sneguroshka, il approchait enfin de son objectif ! Glissant un peu sur le sol carrelé et trempé du couloir, il s'écrasa sur la porte plus qu'il ne l'ouvrit, et fixa son regard exorbité sur ce qu'il se tramait à l'intérieur. Très discret, vraiment !
" Enfin ! Enf... Herrk... "
Lèvre supérieure retroussée, son enthousiasme proprement douché, il voyait passer une horde d'amies... de VIEILLES amies. Peau parcheminée et pendouillante rehaussée cheveux blancs, il les aurait sûrement préféré en tablier, bigoudis et les bras plein de cookies qu'en maillot deux pièces.
N'avaient-elles aucune pudeur ?
Resserrant sa serviette autours de lui en bougonnant, il évita la main d'une des ancêtre alors qu'elle tentait de tapoter son épaule pour le faire avancer. Dans un glissement - un brin plus maladroit, il délaissa sa serviette sur un banc pour rejoindre Sneguroshka.
" Tu parles d'une aubaine ! Elles sont toutes vieilles et... Et vieilles. "
Alors qu'il s'était résigné à juste se tremper pour ensuite repartir et récupérer un semblant de dignité, son oreille entraînée fut attiré par les gloussements d'une bande de jeunes poulettes... De probablement pas plus de 19 ans. QUEL BEL ÂGE ! Majeures et tout aussi naïves qu'une bande d'enfants. Lorsque le petit groupe - seulement de quatre, en fait (Mais qui était-il pour réclamer plus que ce dont il avait besoin ?) - vint les rejoindre sous l'eau, ni une ni deux, Pinocchio "trébucha".
Étalé sur le sol, il avait prit soin de faire assez de bruit pour attirer l'attention. Les poules ayant cessé de caqueter, il leva vers elle un regard mouillé - bien pratique lorsque l'on était sous une douche ! - et fit trembler sa lèvre inférieure.
L'instinct maternel allait certainement les amener à serrer une petite fille aussi adorable contre leur cœur généreux, n'est-ce pas ? | | | | | Comme une enfant, Sneguroshka glissait sur le sol des douches. La température ambiante plutôt chaleureuse et l’eau loin d’être froide, elle était déjà dégoulinante… mais rien d’alarmant ! Elle possédait encore tous ses doigts. La neige qui constituait sa peau ne s’était qu’humidifiée. Arrêtée dans son élan par l’autre rabat-joie en bois, elle croisa les bras.
« La piscine est tout public, les vieux ça arrivent toujours en avance, de toute façon. »
Parce que l’enfant était sûre de son coup. Il y aurait de jeunes et jolies femmes qui se pointeraient. Juste un peu plus tard, tout simplement. Quel impatient, ce Pinocchio ! Alors qu’elle rouvrait la bouche pour le railler, celui-ci se jeta au sol. Ah… Ah ! Elle aperçu aussitôt la bande de fifilles. Sneguroshka eut un petit sourire et s’écarta, pour ne pas faire échouer le plan de nègre de son ami.
Les demoiselles, aussi naïves que jeunes, se rapprochèrent de Pinocchio. Elles se penchèrent au-dessus de lui, l’une posa une main maternelle sur son épaule. « Ça va, petit ? » « Tu t’es pas fait mal ? » Une le soutint pour le remettre sur ses pieds, toutes lui souriaient. Oh, si elles savaient, si seulement elles savaient…
Sneguroshka s’écarta des douches et retourna plus près des vestiaires, observant les autres représentantes de la gente féminine qui se changeaient. Une personne vint la heurter et s’exclama « Oh, c’est froid ! » avant de continuer sa route, ignorant la petite fille des neiges. L’enfant s’assied sur un banc, attendant patiemment que Pinocchio ait fini son manège. De loin, elle gardait un œil sur lui. S’il s’amusait trop, elle prévoyait aller le déranger un peu. Ahah.
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