« Bouge ton cul, sale géant ! »

Qu’elle est mélodieuse, la voix de Pinocchio au petit matin lorsqu’il vous agresse pour vous dépasser dans le couloir. L’air éternellement blasé et énervé (« Pas ma faute ! » dirait-il « J’ai été taillé comme ça ! »), il se presse sans doute en direction du  magasin de comics. En éternel enfant, il a su garder un goût particulier pour ces pratiques considérées comme « enfantines », celle de lire des comics, de passer sa vie à jouer à des jeux vidéos… ou s’infiltrer dans une taverne pour y râler tout à son aise… SURTOUT si on lui refuse de la boisson !

Il est là, le grand malheur de Pinocchio. Sans avoir de penchant particulier pour les spiritueux, il se voit refuser tout privilège d’adultes. Pas de boissons en présence de témoins, pas de voiture à conduire et surtout… PAS DE FEMME POUR L’AIMER. Pas même pour une nuit. Frustré, Pinocchio ne cessera jamais de maudire la Fée Bleue, cette infâme bonne femme qui trouva cela logique de faire de lui un véritable petit garçon – certes – mais un petit garçon À TOUT JAMAIS. Il eût beau multiplier ses aventures et ses explorations dans les Royaumes, rien n’y fit, il ne grandissait pas et jamais sa puberté ne pointa le bout de son nez.

Sans doute est-ce pour cette raison qu’il semble incapable de répondre autrement qu’avec sarcasme et méchanceté, même aux questions les plus anodines ! Toutefois, jamais, ô grand jamais, il ne vous mentira. C’est ce qu’il a retenu de son histoire, Pinocchio, mentir ne sert à rien. Autant y aller franco et dire en face de cette populace de privilégiés qu’il les déteste. Tous. Ou presque.

Ne restent que ses deux amis, Flycatcher et Blue. Sacré trio qu’ils forment ! Une presque ligue de détective, des super-héros potentiels qu’il surnomme affectueusement les « trois compadres ». Ils sont la preuve que Pinocchio peut, parfois, se montrer soucieux d’autrui. Sous ses airs d’enfant boudeur et réfractaire se cache une âme profondément loyale. D’abord envers Fabletown qui l‘aura accueilli lorsqu’il dût fuir l’adversaire, de ses compadres qui le supportent... Et de son père, Gepetto, dont il a fait le deuil aujourd’hui. Le voilà, son seul regret : l’abandon prématuré envers son père qui l’aimait pourtant de tout son cœur… Aucune chance qu’il soit toujours vivant, pas vrai ?

• Pinocchio fut rejeté un nombre incroyable de fois par ces représentantes de la gent féminine. Laissez-le boire un verre et il se fera un plaisir d’énumérer tous ses râteaux !

• Il raconte même que son premier baiser lui fut donné par une Cendrillon fort avinée lors d’une des Soirées du Souvenir… Info ou intox… ? Lui, en tout cas, y croit dur comme pierre !

• Vous l’aurez deviné : Il possède une collection extraordinaire de comics, dont il a envahi l’appartement qu’il partage avec Blue. Une chance que son ami soit au moins aussi fan que lui !

• Il possède aussi une collection de petits soldats de bois… Plus que des jouets, il les considère comme ses trésors : C’était là un cadeau offert par son père, une des rares choses qu’il parvint à ramener des Royaumes.

• Il DETESTE, EXCECRE MÊME la Fée Bleue. Chaque année, il se rend au Bal du Souvenir bien qu’il ne s’amuse pas à ce genre de célébrations, chaque année dans l’espoir de la revoir… Et de lui faire regretter son don malheureux !

• Il lui prend souvent de rêver à devenir un super-héros, comme dans ces bandes dessinées qu’il aime tant. Il rêve même un jour de dessiner la sienne !

• Il a beau être « un vrai petit garçon » il semble parfois expérimenter quelques désagréments de pantin de bois. Lors des grandes chaleurs, notamment, il aura souvent l’impression de sentir « ses fibres s’éclater ».

• NON son nez ne grandit plus lorsqu’il ment. Posez-lui encore la question et vous aurez droit à des sous-entendus graveleux concernant « une autre partie de son anatomie ».

• Car, oui, Pinocchio est vulgaire et se soucie peu de choquer par ses propos. Passé quelques siècles, on apprend à s’en foutre.