Vassilissa parle à sa poupée, cette dernière est vivante, c'est elle qui prend chaque initiative, qui conseille Vassilissa, voir même l'influence. Elle est une sorte de guide au quotidien, ça peut aller même jusqu'à lui donner les horaires de bus.

S'attaquer à Vassilissa, c'est s'attaquer au crâne. Totalement indépendant de la volonté de la demoiselle, il a l'air pourtant d'être un garde du corps, poursuivant un agresseur jusqu'à ce que ce dernier ne commence à brûler voir à se consumer. Ne jamais vouloir atteindre la vie de la jeune femme, vous risquez d'avoir chaud au cul si vous n'êtes pas prévoyants.



   

L'appartement est vide, la propriétaire ne s'y trouve plus depuis ce matin. Totalement vidée d'une présence vivante, il s'agit d'un lieu qui n'a que trois pièces, une cuisine, une salle de bains et un salon qui sert aussi de chambre pour l'occupante, les meubles sont simples, parfois issus de récupération, la vaisselle par contre, est en porcelaine, il n'y a que quelques assiettes et à peine une dizaine de couverts, mais elle brille comme le feu dans les yeux du protecteur de la propriétaire des lieux. Tout est en ordre, la télévision, disposée dans un coin est ancienne, une antenne se trouve au dessus, mais tout est mis d'une telle façon qu'on se croirait trente ans avant.

Puis, la porte s'ouvre, une jeune femme entre à l'intérieur, elle dépose un crâne qui se trouvait préalablement dans un sac de facture moyenne. Ce crâne est toujours mis à côté de la porte d'entrée, il s'agit d'une défense, d'une alarme. La demoiselle, va alors dans la cuisine, elle a faim, c'est ça de marcher, d'aller s'asseoir de temps à autre à une terrasse de café, à écouter les autres sans en faire d'histoires pour ne pas attiser des hostilités, elle dépose alors sa poupée à côté d'elle, sur le plan de travail. C'est elle qui lui donne les recettes, c'est elle aussi qui lui dit ce qu'elle doit acheter quand elle va dans un magasin d'alimentation. Un lieu paisible, où une ambiance sereine règne en maître, c'est ça vivre en paix. Une paix morbide puisqu'il y a un silence de mort. On se sent vite mal à l'aise dans ce lieu, bienvenue dans le monde de Vassilissa.

Ses journées sont rythmées par de la marche, elle ne fait que ça. Elle fait parfois quelques pauses dans des cafés, ni habituée, ni inconnue dans ces endroits là, elle ne passe pas moins de dix minutes à chaque fois. Pendant un moment, elle se voyait aventurière, à explorer des recoins sombres, mais, se rendant compte qu'elle n'arrive pas à s'orienter de temps à autre, et cette fois-ci, ce n'est pas sa poupée qui peut l'aider, c'est plus une peur, de se retrouver vraiment seule, sachant qu'elle l'est déjà.

Elle l'était déjà puisque petite, elle devait supporter une famille qui n'était pas la sienne, elle ne faisait alors qu'attendre, attendre. Pas que sa belle-mère ou ses deux filles ne soient particulièrement méchantes avec, juste qu'elles ne voyaient pas en elle quelqu'un avec qui on pouvait créer un lien. Il n'y a que sa poupée, et ce crâne, qu'une vieille mendiante dont on racontait qu'elle mangeait des enfants lui donna. Ces deux objets devinrent sa famille. Le crâne, fut parfois agressif, comme possédé en poursuivant les deux filles de la marâtre, c'était plus pour faire peur... Enfin, au point de parfois faire brûler les vêtements...

Son âge de raison arriva, elle put sans mal se trouver un chez elle, vivant simplement comme aujourd'hui, il ne lui suffit de pas grand chose, juste les deux choses qui ont de l'importance pour elle, son crâne ainsi que sa poupée.