Beast était sorti prendre l'air ce soir. Beauty travaillait pour un inventaire de la librairie, lui avait-elle dit. Mais ce soir aucun petit travail pour lui faire passer le temps, pour retrouver au plus vite sa petite femme adoré. Après un petit quart d'heure de marche en plein air, trop pollué au goût de Beast, il décida d'aller boire un coup au Trip Trap. Rien de tel pour passer le temps qu'un verre de Scotch. Même si dans l'absolu il aurait préféré acheter un livre pour sa « douce » femme. Mais bon de temps à autre il pouvait bien penser à lui même.

Beast était, mine de rien, un habitué du bar. Pas qu'il buvait beaucoup mais il avait, comment dire, marqué les esprits du bar à cause de ses altercations musclées avec des gens comme Bigby.

D’ailleurs quand on parle du loup... Voila qu'il se pointe à votre table !

— Bigby !

Lui dit-il avec un sourire, accompagné d'un geste avec de la main, avant de boire une gorgée de Scotch. Beast regarda autour de lui et attrapa sur la table voisine un cendrier qu'il tendit à Bigby,

— Tu as une petite mine. Laisse-moi deviner, ta supérieure ?

Beast n'avait rien contre Bigby. Au contraire il appréciait The Big Bad Wolf. Il était prêt à écouter Bigby. On pouvait se demander s'il n'y avait pas un côté féminin refoulé à parler comme des femmes... Comme des commères en se confiant l'un à l'autre.

Et puis peut-être que cela l’empercherais de penser à Beauty. Enfin si le loup ne parlait pas trop de « sa femme » ce qui était peu probable.

Bigby était comme Beast : quand il parlait, il ne prenait pas trente-six détours. Et il se confia un peu à Beast.

— Je te connais Bigby. Quand tu viens boire ici, avec cette tête, c'est souvent que ta petite Snow t'a soufflé tes sentiments une fois de plus.

Beast pensa que, certes, Bigby fournissait d'incroyables efforts pour la ville et Beast admirait cela chez le loup. Mais comment lui dire que ses méthodes provoquaient plus souvent la crainte que le respect de la part de la personne qu'il sauvait. Sans parler de son passé que beaucoup lui reprochaient toujours. Mais Beast ne se sentait pas de dire cela à Bigby.

Beast était reconnaissant de ce que le shérif avait fait pour lui et Beauty. Il savait que sous ses airs de gros méchant loup il ne voulait qu'une chose : être plus proche des gens et de sa princesse Snow.

Puis Bigby entama le sujet qui fâchait : Beauty !

— Tu es bien placé pour savoir que si je fuyais Beauty en colère, j'aurais quelques « déformations ». Non elle travaille ce soir à la librairie pour un inventaire, et n'ayant rien à faire, je suis venu boire un verre.

Beast espérait bien tomber sur Bigby qui pourrait sûrement l’aider à tuer le temps. Mais jamais, au grand jamais, il ne lui avouerait cela.

— Mais dis-moi Wolf pourquoi n'as-tu jamais dit à cette petit femme que tu l'aimes, sans prendre un détour. Tu es un homme, non ? Peut-être serait-elle moins ignoble avec toi ?

Beast pouvait bien parler. Souvent quand il était de sortie avec Beauty c’était elle qui portait le pantalon. Mais s'il pouvait, même de manière impolie, aider Big Bad Wolf il le ferait. Ne serait-ce que pour tout ce qu'il avait fait pour lui et Beauty à l’époque du Crooked Man. Il fallait juste espérer que Wolf ne se braque pas comme souvent quand il s'agissait de Snow.

Beast voulait rappeler à Bigby que nier son attirance était un peu vain avec lui. Beast ne comptait plus les soirées à boire avec le grand méchant loup où il gémissait des plaintes sur Snow, à quel point cela l’énervait qu'il soit face à un mur de glace frigide.

Mais Bigby changea bien rapidement de sujet, un sujet plutôt délicat du passé de Fabletown.

— Tu sais bien que Beauty et moi n'avons fait cela que pour l'argent et que cela ne nous plaisait pas vraiment. Mais comparé à la vie dans les Royaumes, notre appartement était vraiment comme un trou de souris. On a fait ça rien que pour récolter de l'argent pour avoir un autre appartement ! Sinon Beauty a l'air de se plaire à la boutique. Elle a toujours aimé lire. Cela doit lui permettre de ne pas penser à notre vie d’antan que de lire à son travail.

Mais Beast ne voulait pas continuer la conversation sur lui et sa femme. Il préférait avoir des infos sur le loup et Snow. Apparemment le loup ne marchait pas, mais courait, dans le sens dont Beast l'avait espéré !

Beast regarda Bigby d'un air un peu sombre avant de finir son verre cul sec.

— Si tu es un homme, prends tes responsabilités et agis comme un homme. Surtout ne viens pas me sortir à MOI que tu es un loup, ou grand méchant loup. N'oublie pas toi non plus que je suis la BÊTE et que malgré ça j'ai une charmante femme depuis plus d'un siècle ! Il faut juste savoir mettre sa fierté à mal pour une personne qu'on aime et toi TOUT LE MONDE sait que tu es raide dingue de miss White. Je serais honnête avec toi mon ami mais la dame, à mon avis, est bien prête à encaisser bien plus que la plupart des femmes que tu as pu croisé. Si on a le courage de lui dire les choses sans détour !

Beast, passablement énervé, cassa le verre sur la table en voulant le poser. L’alcool, apparemment, commençait à se faire sentir, pour qu'il parle ainsi à Bigby.

— Laisse-moi te dire, mon ami le « grand méchant loup », si une personne dans ce foutu monde peut te comprendre c'est bien moi ! Donc ne me parle pas comme le premier venu qui te parle de ta douce Blanche !